ActePerdu

Acte Perdu.

 Acte Perdu. Scène trouvée 19.







" Dégage " ? 
Comme c'est agaçant. 

Vendredi 25 mars 2011 à 19:15

 
Acte Perdu. Scène trouvée 18.


Frapper. Je veux frapper quelqu'un, le griffer, le mordre, lui cracher dessus, pleurer jusqu'à ce que ma rage explose, que tout se déverse sur lui. Je veux lui enlever les entrailles et lui faire bouffer. Le fouetter, le brûler. Lui hurler dessus. Lui hurler que les gens m'agacent, qu'ils ne font que bousiller tout ce qui trouve autour de nous, qu'ils me fatiguent, que je veux les tuer. Lui hurler qu'ils sont tous faux, tous inutiles, tous fourbes, tous incapables. Je veux lui faire comprendre que je suis en colère et que j'ai ressenti pour la dernière fois cette rage il y a un an. Sauf que cette fois là, j'en suis restée aux mots. Mais là, les mots, c'est bon pour les autres. 

Ca ne regarde personne de savoir avec qui j'ai couché, comment, pourquoi et dans quelle position.

Le premier qui, demain, me regarde mal et/ou me lance une réflexion, je le gifle.


Mardi 22 mars 2011 à 19:20

Entracte Deux.


Comme une étreinte chaleureuse, comme une musique entraînante, comme un enfant qui rêvait de devenir Dieu. 
Elle était assise par terre et pleurait. Elle pleurait parce qu'elle se sentait conne et surtout parce qu'elle était énervée. Il faisait légèrement froid. Personne dans la cour. Et les autres jouaient dans leur coin, loin d'elle. En bref, elle pouvait se morfondre autant qu'elle le voulait sans avoir à se justifier. Vaciller sur deux plans, être forte et être à fleur de peau, c'est toujours difficile. Il suffit d'une étincelle pour que tout explose, et cette fois là, j'implosais. Très peu de personnes ont pu admirer ce côté pathétique qui émane de moi, de temps en temps. Ce sont des privilégiés, ces gens-là. Et parmi eux, il y en a un qui s'est précipité vers moi, la voix calme quoiqu'un peu tremblante: "Mais, Meghane, qu'est-ce qui se passe? Je ne t'ai jamais vue comme ça."
Arrêt sur image. 
Le propre de l'humanité, c'est l'inhumanité. Mais dans ce cas-là, le propre de l'homme, c'est l'humanité. L'humanité dans toute sa splendeur, dans toute sa quintessence. Je l'ai regardé et j'ai souri. Le sourire. Chez lui, c'était comme inné. Lui aussi, avait une façade. Lui aussi, souriait et se forçait, pour toujours paraître accueillant. Pour paraître, justement. Et puis, il s'est accroupi et m'a écoutée. Il aurait pu me donner une gentille petite tape sur l'épaule et s'enfuir rapidement en prenant la porte qui était à côté de moi. Il avait un choix à faire et il l'a fait. Il est resté. Un conseil, des phrases réconfortantes et j'ai compris. J'ai compris qu'il allait partir et qu'on allait perdre tout ce qui rendait la vie du lycée agréable, je dirai même vivable. 
Une bouffée d'air frais, un ami qui "paye sa clope", un psy, un musicien... Pour tous ceux qui l'ont connu, ils pourront tous vous dire: "Ouais, Fabien, c'était quelqu'un." Et c'est quand on perd ce "quelqu'un" qu'on se rend compte de l'importance qu'il avait. 
C'est con mais j'ai vraiment pris conscience de son impact tout autour de nous et de sa manière de donner aux choses un aspect optimiste aujourd'hui: c'était le bordel à la cantine, c'était le bordel au portail, c'était le bordel pour l'accueil du matin et le bordel pour "l'au revoir" quotidien.
Il était optimiste. Moi qui clamais il n'y a pas si longtemps que je ne l'étais plus, lui, il n'a pas baissé les bras. 
C'est un honneur pour moi d'avoir ramassé grain par grain, le riz sur la table de cantine sous ses yeux rieurs.
Maintenant, il est parti de ce foutu lycée. Il reprend le souffle qu'il avait peut-être perdu en arrivant là bas. 
Ma gorge se noue quand je pense qu'on peut si vite s'attacher à une personne comme lui, je me sens conne là, je me sens conne parce que je trouverai jamais le courage de lui dire en face à quel point il est extraordinaire et qu'il représente quelque chose, quelque chose comme l'amitié.
Fabien, c'est l'humanité en personne. 
C'est le surveillant qui nous quitte et le musicien qui arrive.

 
 

Jeudi 17 mars 2011 à 23:25

 Acte Perdu. Scène trouvée 17. 


Ce n'est qu'un film, mais. 
D'accord, il ne reflète pas forcément les conditions de vie à Harlem. On pourrait tout à fait fustiger le fait qu'il y ait une apparition, à travers l'aide sociale, d'un Etat providence qui malheureusement n'existe pratiquement pas. Ou bien encore, l'accès trop facile à des écoles spécialisées dans l'analphabétisme. Et puis, beaucoup dénoncent aussi ce malheur "trop gros pour être réaliste". 
Mais ce film est sensationnel. Dur et sensationnel. C'est ce genre de film qui te fait comprendre que tu dois te réjouir de tout et qui te fout le moral à zéro parce que tu admets que le monde est terrible. 
Ma vie, et surtout mon moral, se résumeraient maintenant par: le premier jour du reste de ma vie. Je veux prendre un chocolat chaud, faire l'amour et fermer mon ordinateur juste après avoir enregistrer cet article. Je sais qu'au moins la dernière chose sera réalisée, c'est rassurant.


Dimanche 13 mars 2011 à 15:46

Acte Perdu. Scène trouvée 16


Je me suis sentie tout d'un coup heureuse, comme si je n'avais plus de soucis, plus de chagrin, plus rien. Comme si la vie était simple et qu'elle l'avait toujours été. C'était un secret qui me rendait heureuse, qui me faisait être moi. Plus de faux sourire, plus de façade, plus de noeuds, plus de complications. Quel être humain n'a jamais rêvé de ça? I was good. Really. But.

The bright day is done, and we are for the dark. 

C'était avant. Maintenant, ça me fatigue. Tellement que je me couche tôt, que cela me donne froid, que je suis de nouveau vide. Je ne sais plus ce que je veux. Partir, rester. Délaisser, croire. J'écoute de la musique, j'écoute l'opinion des autres, j'écoute. Mais, ce n'est pas moi tout ça. Ce n'est pas moi. Je ne me retrouve plus. Je ne suis plus celle que j'étais. Je ne suis plus celle de seconde. Ah oui, ma seconde! Drôle de moment. Je ne ressemblais peut-être à rien physiquement mais, à l'intérieur, j'étais sereine. Je souriais, pour de vrai. J'aimais me faire remarquer et rigoler, encore, encore, encore. J'étais joyeuse. J'étais optimiste. 

Oui, c'est ça, j'étais optimiste.

http://acteperdu.cowblog.fr/images/n1295171248301832254310-copie-1.jpg
Et j'avais une belle et longue atebas.

Jeudi 10 mars 2011 à 22:00

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