Acte Perdu. Scène trouvée 6.
Tu sais,
Je me sens encore sur ce match de badminton que je devais arbitrer. Je tremblais. J'avais du mal à avoir confiance en moi. On me jugeait, juste derrière moi. Avec une feuille, un stylo. Et on allait me foutre une note, une appréciation. Et me dire ce que je valais. Un des joueurs à remis en doute mon point de vue. A hausser le ton. J'ai eu peur. Je sentais que mes épaules allaient me lâcher. Et finalement, je me suis dis qu'un mec n'avait pas à me dire ce que je devais faire, ou non. Alors, je l'ai remis en place. A la fin, l'homme derrière m'a félicitée et a signalé au joueur que mon jugement était bon. Que j'avais eu raison. Alors, qu'est-ce qu'il faut retenir de ce petit discours?
Tout d'abord, que la vie est faite de bonnes et de mauvaises choses. De toute manière, nous venons juste d'en parler. Le lycée, l'après. Tu peux y arriver, comme je peux y arriver. C'est drôle, tu ne trouves pas? Je veux dire, que nous doutions comme ça. Surtout nous.
J'ai peur parfois. De tout gâcher. De voir que le lycée, c'était en fait la cour des petits et que je serai incapable, parmi les grands. Incapable, faible. Devoir tout défaire, et tout refaire. Ca fait peur. Quitter tous ceux qu'on connait, quitter nos petits profs, nos petites manies: garder des places, se voir pendant les récrés, organiser quelques sorties. On va devoir tout quitter. Le devoir. Tout le monde y est confronté.
Pourquoi nous? Et maintenant? Pourquoi pas après? C'est horrible quand on y pense. On vit pour se fondre dans la masse. Pour faire comme les autres et mourir comme les autres. L'intelligence nous pousse loin, n'est-ce pas? Tu vois, encore une référence aux cours de philo. On voit bien que tout ce qu'on dit a un lien avec tout ce qu'on vit. Et finalement, ce n'est pas triste, c'est comme ça. C'est juste, comme ça. C'est une fatalité.
Alors, on se soutient, en espérant que ca va passer, d'accord? Et on se promet plein de choses, pour être rassurées.
So, on the one hand, I am frightened. But, on the other hand, I am calm and hopeful.
Donc, on y va? On continue? On verra bien, plus tard.
Je me sens encore sur ce match de badminton que je devais arbitrer. Je tremblais. J'avais du mal à avoir confiance en moi. On me jugeait, juste derrière moi. Avec une feuille, un stylo. Et on allait me foutre une note, une appréciation. Et me dire ce que je valais. Un des joueurs à remis en doute mon point de vue. A hausser le ton. J'ai eu peur. Je sentais que mes épaules allaient me lâcher. Et finalement, je me suis dis qu'un mec n'avait pas à me dire ce que je devais faire, ou non. Alors, je l'ai remis en place. A la fin, l'homme derrière m'a félicitée et a signalé au joueur que mon jugement était bon. Que j'avais eu raison. Alors, qu'est-ce qu'il faut retenir de ce petit discours?
Tout d'abord, que la vie est faite de bonnes et de mauvaises choses. De toute manière, nous venons juste d'en parler. Le lycée, l'après. Tu peux y arriver, comme je peux y arriver. C'est drôle, tu ne trouves pas? Je veux dire, que nous doutions comme ça. Surtout nous.
J'ai peur parfois. De tout gâcher. De voir que le lycée, c'était en fait la cour des petits et que je serai incapable, parmi les grands. Incapable, faible. Devoir tout défaire, et tout refaire. Ca fait peur. Quitter tous ceux qu'on connait, quitter nos petits profs, nos petites manies: garder des places, se voir pendant les récrés, organiser quelques sorties. On va devoir tout quitter. Le devoir. Tout le monde y est confronté.
Pourquoi nous? Et maintenant? Pourquoi pas après? C'est horrible quand on y pense. On vit pour se fondre dans la masse. Pour faire comme les autres et mourir comme les autres. L'intelligence nous pousse loin, n'est-ce pas? Tu vois, encore une référence aux cours de philo. On voit bien que tout ce qu'on dit a un lien avec tout ce qu'on vit. Et finalement, ce n'est pas triste, c'est comme ça. C'est juste, comme ça. C'est une fatalité.
Alors, on se soutient, en espérant que ca va passer, d'accord? Et on se promet plein de choses, pour être rassurées.
So, on the one hand, I am frightened. But, on the other hand, I am calm and hopeful.
Donc, on y va? On continue? On verra bien, plus tard.