ActePerdu

Acte Perdu.

 Acte Perdu. Scène trouvée 22.


Je ne sais pas trop pour qui ou pour quoi je me prend. J'aime bien parler. J'aime bien écouter de la musique. J'aime bien lire. J'adore peindre n'importe quoi ou dessiner. J'ai de bonnes notes, des amis, une relation extra-amicale qui ne m'emcombre pas. Ma famille m'apprécie, mes profs aussi. La vie est plutôt belle. Je ne sais pas vraiment pourquoi je suis insatisfaite. 

http://acteperdu.cowblog.fr/images/21703719733741360911295171248324014081919034n-copie-1.jpg<< - Ecartez vos jambes, dis-je.
   Elle ne dit rien et écarta doucement les jambes. Je glissai ma main entre ses cuisses et je me guidai de nouveau, mais je me trompais de chemin. Elle se raidit à nouveau et j'insistai. 
  - Je ne veux pas, dit-elle.
  - Agenouillez-vous, dis-je.
  - Je ne veux pas. 
   Et puis, elle cambra les reins et ses genoux remontèrent. Elle gardait la tête enfouie dans ses bras et, lentement, j'arrivais à mes fins. Elle ne disait rien, mais je sentais son ventre aller et venir de haut en bas et son souffle se précipiter. Sans la quitter, je me laissai tomber sur le côté, l'entraînant contre moi, et, lorsque je cherchai à voir sa figure, des larmes coulaient de ses yeux fermés, mais elle me dit de rester. >>

Ces vacances vont me fatiguer et m'agacer, je le sens. 

La dernière fois, on parlait. Il était au moins deux heures. Je lui ai dis tout ce qui me passait par la tête à cet instant. Et je crois que ce que je retiendrai de lui, c'est exactement ça. Nos discussions. Parce que tu n'es pas un ami, tu n'es pas un petit ami, tu es l'autre. Point final. 

<< Aujourd'hui, je suis fou de mort, partout la mort, et ces roses sur ma table qui me parfument tandis que j'écris, affreusement vivant, ces roses sont des bouts de cadavres de fleurs et les jeunes filles s'en repaissent. Hors de ma vue, roses mortes! Je viens de les jeter par la fenêtre et sur une vieille dame à cabas et rubans. Vieille, on sait ce que ça présage. N'empêche, elle est vivante, celle-là, ce matin. La vieille dame m'a regardé avec reproche. De si jolies fleurs, a-t-elle pensé, comme c'est peu convenable de les jeter par la fenêtre. Elle ne sait pas que j'ai voulu, enfant impuissant, prendre la mort à la gorge et tuer la mort. >>

On se demandait tous les deux ce qu'on pourrait être, dans dix ans. Moi, j'ai répondu que je ne savais déjà pas ce que j'allais être deux jours après, alors, dix ans après! Et on se pose ce genre de questions constamment, de manière répétitive. C'est malsain. 

<< Elle a rapproché son visage et m'a effleuré la joue de sa main, comme pour s'assurer que j'étais bien là, vivant, à côté d'elle. 
  - C'était bizarre, tout à l'heure, m'a-t-elle dit, quand je suis entrée et que je t'ai vu dans le salon...
   J'ai senti ses lèvres sur mon cou. Je lui ai caressé les cheveux. Ils n'étaient plus aussi longs qu'autrefois mais rien n'avait vraiment changé. Le temps s'était arrêté. Ou plutôt, il était revenu à l'heure que marquaient les aiguilles de l'horloge du café Dante, le soir où nous nous étions retrouvés là-bas, juste avant la fermeture. >>

Je crois que j'ai besoin d'être un peu seule. De faire le tri dans tout ce qui peut constituer mon esprit. J'ai besoin d'être prise dans les bras, mais je n'ai besoin de que de ça. Je ne veux pas parler. Je ne veux pas écouter de musique. Je ne veux pas non plus peindre ou dessiner. Quand les choses vont changer, pendant que je serai là, à réfléchir, pendant que certains feront l'amour en trompant leurs partenaires et que d'autres pleureront de n'avoir rien sur faire, Boris Vian m'attendra, parce que lui, il ne parle pas. 

Tout me manque et tout m'énerve. Il faut qu'on me giffle, qu'on m'embrasse sur la joue et que je dorme un peu. Et tout va mieux avec le temps, parce qu'avec le temps va, tout s'en va. Du coup, on encaisse mieux, tu comprends.

Mesdames, Messieurs, ceci était un extrait de ma pensée. Merci. Bonne soirée. 



Dimanche 10 avril 2011 à 18:12

Par Eniarduf le Lundi 11 avril 2011 à 21:27
C'est drôle comme les interprétations peuvent varier. Toutes ces choses, là, je ne sais pourquoi, ça me prend les tripes, ça me tord le cou, ...
Pour la claque, je ne peux pas, je ne suis meme pas capable de le faire a ceux qui me font mal, alors toi ... Par contre calin et bisou sur la joue, c'est quand tu veux.
J'aime beaucoup errer dans le coin, il y a matière a penser, et vu que je suis proche de Méditer depuis quelques années, je peux débarquer chez elle quand je veux. Bref, je parle pour ne rien dire.
 

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